Accepter son statut d’aidant

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Devenir aidant est un toujours un bouleversement. Priscila Balay, psychologue à la résidence des Canuts, nous donne quelques conseils pour accepter son statut d’aidant, et mieux appréhender la nouvelle relation avec la personne aidée.

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Comment accepter la nouvelle relation avec son proche ?

L’aidant va traverser des moments difficiles quand il accompagne une personne qui est malade. Cette personne peut changer et ne plus reconnaître qui elle a en face d’elle. Il va falloir accepter ce changement, accepter la personne telle qu’elle est aujourd’hui et créer de nouveaux liens. C’est un processus qui est normal et pour lequel il est préférable d’être accompagné. L’entourage est très important, il faut vraiment qu’il soit soutenant pour l’aidant, qui a besoin de verbaliser ce qu’il ressent. L’aidant peut se tourner vers des psychologues qui peuvent accompagner en individuel, des  auxiliaires de vie qui peuvent également être en soutien, ou juste son entourage amical. Il est important en tout cas de ne pas traverser cette phase seul.

 

Que peut ressentir l’aidant face à la dégradation de leur production ?

Il est normal pour l’aidant de ressentir de la tristesse face à un parent qui ne le reconnait plus, qui n’est plus en mesure de faire comme avant ou de communiquer comme avant. La colère peut également être ressentie, devant des comportements que la personne aidée n’avait pas, et face à la dépendance. Citons aussi la peur face à l’avenir et son côté inconnu. Ce que l’on observe également souvent, c’est le déni; le déni des troubles cognitifs, de la maladie et de la dépendance, ce qui peut malheureusement amener l’aidant à surinvestir la relation en freinant l’aide extérieure.

 

Comment communiquer avec son proche ? 

Pour communiquer avec une personne ayant des troubles cognitifs, il faut, dans la mesure du possible, instaurer un climat de confiance et agréable. Gardons en tête que la personne aidée a des capacités de communication qui sont altérées. L’idée est donc de rester le plus possible calme, de vraiment regarder la personne en face, et s’assurer qu’elle comprend ce que l’on dit. Cela implique de parler lentement, en exposant une idée à la fois. Soyez patient, attendez que la personne aidée intègre l’information et puisse s’exprimer. En faisant cela, vous installez un environnement favorable à la communication.

 

Comment aider sans blesser ?

Quand on aide, on veut parfois faire à la place de l’autre. Sauf qu’il ne faut pas oublier que la personne en face de nous est une personne à part entière, qu’elle a un vécu et une capacité à penser et à exprimer ses idées et ses besoins. En fait, il s’agit juste de s’adapter pour lui laisser la place de s’exprimer. La patience est un élément important. On laisse la personne aidée faire ce qu’elle a à faire, en adaptant l’activité à ses capacités, et en l’accompagnant sans qu’elle ait l’impression qu’on l’empêche de faire par elle-même.